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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 16:00

asas

Poser la question, c’est y répondre en même temps. Et l’observation attentive du comportement du Président de la République permet d’en douter.

En effet, il est de notoriété publique qu’avant toute prestation publique, Joseph KABILA doit se soumettre à un fastidieux exercice de répétition par les précepteurs tapis dans les couloirs de la Présidence. On doit tout lui apprendre, comme du temps où James KABAREBE se donnait un mal fou à lui apprendre même à marcher correctement dans sa tenue militaire. J’y reviendrai.

Au sujet du débat public, c’est avec raison que les amis de Joseph KABILA tentent le tout pour le tout pour lui obtenir une victoire au premier tour, même s’il faut pour cela tricher pendant l’élection. Je n’en veux pour preuve qu’un incident que les congolais ont déjà oublié. IL s’agit de l’affaire connue sous le vocable « Affaire Roger NIMY ». De quoi s’agit-il ? 

Dans la première quinzaine du mois de janvier 2004, en pleine réunion du Conseil des Ministres, Roger LUMBALA, alors ministre du Commerce Extérieur, souleva la question de l’humiliation dont il venait d’être l’objet à l’aéroport de N’djili de la part d’un agent de la Direction Générale des Migrations. En effet, ayant embarqué à bord d’un avion pour un séjour privé dans son Kasaï natal, le ministre, déjà confortablement assis sur son siège, fut interpellé par un agent de la DGM qui, ne le connaissant pas physiquement, se mit à chercher, à haute voix, un certain Roger LUMBALA, ministre de son état. Celui-ci s’étant présenté, se vit intimer l’ordre, par l’agent impoli, de débarquer, « sur ordre de la Présidence ». LUMBALA voulait obtenir des explications du Président de la République sur cette façon de traiter des ministres comme des malfrats.

Comme ce genre d’incidents dégradants était vécu par presque tous les ministres, Roger NIMY, alors titulaire du portefeuille du Tourisme, abonda dans le même sens que son collègue du Commerce Extérieur. En effet, voulant se rendre lui aussi dans son village natal, Mr. NIMY se vit interdire le droit de sortir de la ville, puisque ne détenant pas un ordre signé du Président de la République. 

Or, cette question avait été discutée en conseil des ministres, et un Décret discuté en conseil et signé par le Président, réglait le problème des déplacements des ministres. Et selon qu’il s’agissait d’une mission officielle, un Ordre de Mission signé par le Chef de l’Etat était obligatoire. En revanche, pour ce qui concerne les déplacements privés, une Autorisation de sortie signée par le Chef de la composante était suffisante. Or, Evarisrte BOSHAB, alors Directeur de Cabinet de Joseph KABILA auprès de qui NIMY avait voulu obtenir des explications sur cette question, répondit à celui-ci que ce sont les us et coutumes de la République qui le fondaient à régler de la sorte les mouvements des ministres. Au prix de l’humiliation.

Comme on peut le constater, il s’agissait d’un débat de fond qui aurait dû s’ouvrir logiquement, afin de pouvoir trouver une solution définitive à cette question d’humiliation dont les ministres étaient l’objet depuis KABILA père. C’est donc dans ce contexte que, venant en appui à Roger LUMBALA, NIMY déclara à KABILA qu’à son avis si us et coutumes il y avait, elles appartenaient à une République à jamais révolue. Avant d’ajouter qu’à ses yeux, un Décret délibéré en Conseil des Ministres et signé par le Chef de l’Etat avait primauté sur des soi - disant us et coutumes de la République.

Contre toute attente, Joseph KABILA estima que son ministre le menaçait ! Il tapa du poing sur la table avant de se faire conduire en dehors de la salle des réunions du Conseil par son garde rapproché qui, manifestement, écoutait aux portes. Non sans avoir exigé la tête du ministre impoli !

Comme on le voit, le juriste KABILA avait tout simplement manqué d’argument pour opposer à son ministre, juriste comme lui. Mais le malheur au Congo c’est que les gens préfèrent s’attarder sur la forme et les épiphénomènes au lieu d’aborder les questions au fond. C’est ainsi que ce débat avait pris une allure sentimentale où des injures s’étaient mêlées aux invectives contre Roger NIMY, au détriment du fond du problème.

Cette façon de réagir des intellectuels congolais est dangereuse car ce problème, faute d’avoir été vidé, pourrait revenir à la surface, à la faveur de la campagne électorale. En effet, incapable de haranguer la foule ou de se justifier sur ses nombreuses promesses non tenues, Joseph KABILA pourrait recourir à ces mêmes us et coutumes de la République pour empêcher ses concurrents d’aller battre campagne dans l’arrière-pays. Il sera en ce moment-là trop tard pour faire quoi que ce soit, quitte à reprendre les armes pour régler la question.

Cet incident rappelé à bon escient me ramène au problème du diplôme de droit que Joseph KABILA aurait obtenu et que Condoleezza RICE aurait « confirmé » sans en avoir la compétence.

Je voudrais dire ici que les Etats-Unis d’Amérique sont un pays de lobbies. Ces groupes de pression fonctionnent à coup de millions de dollars, le plus légalement du monde. Ils ont pour objet de pouvoir mener des actions contre rémunération, en vue de changer la perception que des décideurs américains ont sur tel ou tel autre dirigeant étranger. Cela peut parfois marcher, tout comme cela peut échouer. Si donc Condoleezza RICE a reçu un million de dollar en liquide – c’est un exemple - pour « confirmer » un diplôme, cela est une chose envisageable.

Au sujet de ce diplôme, il y a dans l’entourage de Joseph KABILA une afro-américaine dont j’ignore le nom mais qui a pu jouer un rôle dans cette affaire. J’ai déjà été en communication téléphonique avec elle, exactement le 06 février à 22 heures au sujet du présent livre dont elle voulait racheter tout le stock, afin d’en éviter la publication. Et le fameux diplôme avait transité par elle avant d’atterrir chez Joseph KABILA, selon des sources certaines. Mais à ce jour, le diplôme est là. Il appartient à Joseph KABILA de le défendre non seulement lors de la campagne électorale, mais lors de son prochain mandat dans des arènes consacrées, par exemple, au NEPAD. Notre juriste de Président a l’obligation d’effacer la honte et l’humiliation que son nom fait peser sur le Congo.

Monsieur Vital KAMERHE a récemment déclaré aussi que Joseph KABILA aurait étudié d’abord à la prestigieuse Université ougandaise de Makerere. Mais comme d’habitude, le Secrétaire Général du PPRD s’est gardé de fournir des détails relatifs à cette scolarité : année académique, faculté, mention obtenue etc.

Dans cette aventure de Joseph KABILA, beaucoup pensent trouver refuge dans l’adage selon lequel la preuve de l’accusation incombe à l’accusateur.

J’aimerais leur répondre qu’ici nous ne sommes pas en présence d’une question de droit seulement. La problématique Joseph KABILA est éminemment politique et, comme les amis de KABILA sont toujours friands de jurisprudence, je voudrais leur en offrir deux.

Lorsque le colonel MENGISTU HAILE MARIAM renversa l’empereur HAILE SELASSIE, le monde entier l’accusa de n’avoir même pas terminé les études primaires. En guise de réponse, MENGISTU demanda à ses détracteurs d’aller consulter le palmarès de l’année académique où il avait obtenu son diplôme de Master en Sciences économiques à l’Université Lovanium en RD Congo. Vérification faite et la chose ayant été prouvée, les gens se turent d’eux-mêmes. 

En second lieu, la tradition en Occident veut que lorsqu’un homme politique est mis en cause dans une affaire quelconque, il ne s’accroche pas à son poste. Il n’exige pas non plus de ses accusateurs qu’ils apportent la preuve de leur accusation. Il démissionne pour permettre à la justice -c’est souvent le cas -de faire son travail. Dominique STRAUSS-KAHN, alors ministre de l’Economie et des Finances de France, l’a fait. Alain JUPPE a agi de la même manière.

Dans un cas comme dans l’autre, les deux ministres n’ont pas exigé des preuves des accusations portées contre eux.

 

Par Thomas MBEMBELE/GRARDC

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